Formons-nous!

Article : Formons-nous!
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6 mars 2018

Formons-nous!

“​Ben, tu ne veux plus revenir ?
Mamadou, tu cherches à être savant ou quoi ?  C’est quoi cette formation qui ne finit pas?
Djo, tu fais quoi même en Égypte ?” 

Voilà en substance, les questions auxquelles je dois répondre tous les jours. Généralement, ma réponse,  après un sourire est celle-ci:

« Si je veux revenir, d’ailleurs vous me manquez,  mais il me faut renforcer mes capacités d’abord  » 

Malgré cette réponse aussi claire, si certains m’encouragent à ne pas lâcher prise et vont jusqu’à me citer en modèle,  d’autres trouvent le courage de me lancer :

 » Djo, il n’y a rien dans tout ça, tu perds ton temps et tu vas aussi perdre les opportunités et la visibilité que tu avais ici. Les relations valent mieux que diplôme…  » 

En réalité, cette attitude me fait sourire, d’autant plus qu’ils sont loin d’imaginer ce que je vis en ce moment.
Peut-être qu’ils  ont raison et que momentanément, je perdrai le peu des privilèges que je m’étais construit. Mais cela,  j’en suis convaincu, ne sera que de courte durée, l’avenir est tellement prometteur…

Le drame de ma génération, c’est qu’on aime moisir dans notre confort, sans bouger le moindre petit  doigt. Et si on le bouge, c’est pour taper sur les touches de notre clavier pour accuser à tort et souvent à raison des politiques qui ne feraient aucun effort pour la jeunesse. D’ailleurs, de nos jours en Afrique, et plus particulièrement au Mali, s’il y a un terme qui est galvaudé, vidé de toute sa substance, c’est bien le mot « activiste » .

Rien qu’en défilant mon fil d’actualité sur les réseaux sociaux,  j’en découvre un nouveau tous les jours.

Longtemps je m’étais aussi défini comme « activiste« . D’ailleurs, depuis 2012 et pendant les heures chaudes de la crise que le Mali a connu, je me suis engagé dans la plupart des initiatives pour sensibiliser au vivre-ensemble et à la tolérance. Je travaillais aussi pour dénoncer certaines situations ambiguës, quand je n’utilisais pas mon blog pour dénoncer la mal gouvernance, le chômage des jeunes, la condition des femmes…

Lors d’une manifestation pour le retour de la paix et de la sécurité au Mali en 2015

D’ailleurs, cet engagement, je le revendique et je continuerai sur cette même lancé . Cependant,  je préfère désormais me définir comme un “citoyen engagé” , que d’être confondu avec ces « activistes » de type nouveau qui induisent leurs « suiveurs » en erreur.

Il est bien de dénoncer,  de revendiquer, mais pour cela, il faut être informé,  formé, avoir l’esprit critique et NON  l’esprit de critique, avoir une moralité irréprochable afin de ne pas pervertir la lutte pour laquelle l’on s’est engagé. Mais hélas, c’est pas ce que nous voyons de nos jours …

À mes contemporains , à cette jeunesse si magnifique qui aujourd’hui semble désespérée et prompte à suivre n’importe quel charlatan se faisant passer pour un défenseur de leur cause, laissez moi vous dire que tout ce qui brille n’est pas de l’Or. Ne suivez pas avant de comprendre le pourquoi et le comment. Ne laissez pas certains, se faire une place au soleil en profitant de vos malheurs. Mieux, arrêtez de les suivre et utilisez vos datas internet pour vous FORMER !

FORMEZ-VOUS !

Les étudiants de l’Université SENGHOR à Alexandrie lors de la rentrée solennelle/ octobre 2017

On me dira que le système éducatif est mauvais, que les bourses sont données qu’aux enfants de riches. C’est un fait, mais dans le monde qui est nôtre, il existe une multitude d’opportunités de formation qui peuvent vous permettre de contourner ces difficultés grâce à l’essor du numérique. Fouillez, bêchez internet, soyez à l’affût de toutes les opportunités d’études, d’ateliers internationaux, de MOOC, de programmes de bourse, soyez membres de réseaux à l’international, faites tout ce que vous pouvez mais FORMEZ-VOUS!

Je vous promets que les enjeux ne se limitent plus aux frontières d’un seul pays. Dans cette mondialisation fulgurante, nous nous devons d’être compétitifs. Nous ne le serons jamais en suivant seulement un quelconque Malcolm X des réseaux sociaux, mais plutôt en nous FORMANT .

« Un vieillard en Afrique, c’est celui qui a la connaissance. C’est pourquoi on dit chez nous qu’il y a des vieillards de 17, 18 ans et des jeunes de 70 ans ». Amadou Hampâthé Bâ

Refusons donc  d’être ces vieillards de 17, 18 ans en donnant à cette citation tout son sens. FORMONS-NOUS!

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