mamadouben

 » Notre première rencontre  »

 » Notre première rencontre  »

Dans le cycle de la vie, il vous arrivera de nombreuses rencontres. Vous en oublierez la plupart à peine après avoir fait connaissance alors que d’autres vous marqueront à vie, dès le premier regard.

Auparavant, on m’aurait dit qu’une simple rencontre pouvait changer la vie d’une personne, j’aurais été prêt à mettre ma main au feu pour soutenir le contraire.

On aurait dit à Mamadou Ben Moussa qu’il est possible qu’un homme tombe éperdument amoureux d’un simple regard, il vous aurait répondu d’arrêter de rêver debout et que les contes de fée n’existaient que dans les telenovelas brésiliens.

On dit souvent que le cœur a ses raisons que la raison ignore. Moi, j’ajouterai que les yeux sélectionnent l’idéale féminine que notre imagination cautionne et que notre cœur adopte.

L’amour, en réalité, n’existe pas. Du moins c’est ce que je croyais jusqu’à ce que le regard du pauvre Mamadou Ben Moussa croise celui de cette jeune fille à la beauté digne d’une princesse sonrhaï venue tout droit de la cité des Askias.

Elle était majestueusement belle. Une fille au teint noir éclatant, au sourire d’ange et aux dents aussi blanches que les grains de riz « Gambiaka » produit à l’office du Niger.
Jamais, je n’avais vu une jeune fille africaine avec d’aussi beaux cheveux.  Elle n’avait point besoin de mèches brésiliennes ou indiennes, ses cheveux étaient naturellement nappy. Ça lui allait à merveille.
Sa voix était suave, mélodieuse, envoûtante. En fait, c’est ce que je pensais avant même de l’aborder.
Ses yeux, était les plus magnifiques qu’il m’ait été donné de voir jusque là.
En vérité, ma princesse, la reine de mon cœur, était extraordinairement Belle. Elle n’avait rien à envier à la duchesse de Cambridge, Kate Middleton et encore moins à Miss Monde.
Elle était dotée d’une beauté rarissime, elle savait harmoniser les couleurs. Son style vestimentaire loin d’être extravagant faisait encore mieux ressortir sa beauté angélique.

La première fois que je l’ai rencontré, c’était un samedi, lors d’une cérémonie, je faisais le MC quand mon regard a croisé le sien.
J’étais sur le podium et elle dans le public. Quand je l’ai aperçu, mon micro à la main face à la foule, j’en ai perdu mon latin, pendant quelques minutes, avant de me ressaisir.

La cérémonie terminée, je décidais à la retrouver.
Après plusieurs tentatives infructueuses, je la voyais enfin statique, de dos, au téléphone. Mon coeur se mit à battre de plus en plus fort. Je me demandais comment l’aborder.
Jamais, je n’avais ressenti pareille émotion. Jamais je n’avais eu autant peur d’aborder une fille.

Après quelques minutes d’hésitations, elle était sur le point de s’en aller. Je pris mon courage à deux mains.  » On ne meurt qu’une fois  » me disais-je.
Alors je m’approchais tout doucement vers elle et tout en balbutiant, je lançais à son endroit:

 » Bon…Bon…soir la..la…la reine de la beau.. beau…té.. .  »
Elle se retourna vers moi, avec un sourire à couper le souffle et me dit:  » Bonsoir, beau gosse. »

 » Beau gosse ? Qui, moi ? » me suis-je demandé et pour trouver réponse, je me retournais pour voir derrière, s’il s’agissait d’une autre personne.
C’est à ce moment précis que mon téléphone se mit à fredonner :

« Quelques soient tes revers
même si tout va de travers
et si tout semble être à l’envers
prends courage persévère
quelques soient tes ambitions
ta foi et ta dévotion
que tu n’obtiennes satisfaction
donnes toi toujours à fond… « 

C’est une chanson de l’artiste béninois Wilf Enigma, intitulée  » La Vie Ici Bas », et, en réalité, la sonnerie de mon réveil.

Je prends mon téléphone et je jette un coup d’œil, il est 5h30 du matin.
Je me rendis compte alors que cette histoire de première rencontre n’était qu’un rêve.
Je refusais d’y croire. Je frottais mes yeux mais, hélas, cette princesse avait disparu.

Les jours passèrent, j’avais toujours du mal à réaliser que ma reine de beauté n’était qu’un mirage. Jusqu’au jour où je fus convoqué pour une mission et que je me rendis compte de la présence dans la délégation d’ une jeune fille, qui ressemblait trait pour trait à la princesse de mon rêve.

C’était ma première vrai rencontre avec l’élue de mon cœur.
Nous fîmes connaissance et ainsi commença une très belle histoire d’amour…


ORTM ou la Passion du Pouvoir en place

 

La semaine dernière, pour la énième fois,  l’Office de Radio Télédiffusion du Mali (ORTM) a observé 72h de grève . À travers ce mouvement , le syndicat des travailleurs de la télévision nationale entendait réclamer de meilleurs conditions de travail et de vie.

Face à la  lenteur des autorités à trouver une solution rapide à cette situation et  ne sachant plus à quel saint se vouer, pour se faire entendre

le syndicat ira, chose rare, jusqu’à rencontrer l’opposant « star »  du moment au régime IBK:Tiébile Drame.

Les Travailleurs de l’ORTM menacent  de reconduire si réponse n’est pas trouvée à leur revendications, le mot d’ordre de grève et cette fois ci avec écran noir.

Généralement, toutes les questions relatives aux mouvements sociaux des fonctionnaires d’ Etat  sont beaucoup commentées tant dans les « grins »  que sur la toile,  mais bizarrement,  cette grève des agents de la maison de « Bozola » a attiré peu d’attentions.

Les rares publications et commentaires vu sur le net n’étaient pas vraiment tendre avec la chaîne nationale et ses agents.

Ainsi,  on pouvait lire sous  l’annonce de la grève de l’ORTM publiée par un Abonné du réseau social Facebook  les commentaires suivant :

– » leur programme en grève est mieux que leur programme normal »,

-« 72h,  c’est peu hein, bon comme on n’a pas le temps de regarder ortm là,  vous pouvez continuer quoi »

-« Alhamdoulaye avec star track ,  H2, Canal+,  malivision ont s’en fou de Ortm »

-« Ils savent même pas que leurs images floues et leur sonorisation du siècle dernier nous fait honte(…).

-Quand j’entends les voix de leurs reporters, j’ai envie de les gifler seulement »…

Vu ces différentes réactions et le silence de la majorité des téléspectateurs maliens pour lesquels,  cette grève est un non événement, force est de constater qu’il y a un désamour entre la chaîne qui se veut être celle de la passion du service public et son public.

Comment en sommes nous arrivés à un tel degré de désamour entre la chaîne nationale et ses téléspectateurs ?

Á quand le retour de la Passion entre les téléspectateurs  et l’ORTM ? 

Créé e le 22 septembre 1983 grâce à une subvention de 2,5milliards de francs CFA versée par le gouvernement libyen et modernisée en 1984 grâce à une subvention française,  l’ORTM, à  l’époque RTM(Radiodiffusion Télévision du Mali) a permit de rattraper le retard qu’avait accusé notre pays en matière de télévision.

Sa création à susciter beaucoup d’intérêts et d’engouements des populations.

La chaîne qui s’est fixée pour missions :

-Assurer le service public de la radiodiffusion sonore et télévisuelle notamment de concevoir, réaliser, diffuser tous programmes de radiodiffusion et télévision relatifs à l’information, la culture, l’éducation et le divertissement du public

-Participer à la conservation, la promotion et la diffusion de la culture du Mali,

va s’atteler dès sa création à l’atteinte des objectifs qu’elle s’est fixée.

Ainsi,  la culture malienne sera promue à travers divers programmes notamment la retransmission des biennales artistiques  et bien d’autres.

Certes tout n’était pas rose à l’époque mais la technologie n’avait pas assez évoluée et les populations étaient moins exigeantes.

Les années passent, la mondialisation s’accélère et les nouvelles technologies de l’information font leur apparition,  désormais,  le malien lambda à qui les chaînes de télévisions étrangères n’était pas facilement accessible à accès à une multitude de chaînes.

Il devient assez exigeant en matière de qualités et pendant ce temps, la chaîne nationale tarde à apporter les innovations tant souhaitées par les téléspectateurs.

Il est alors reproché à l’ORTM entre autre,  le manque de programmes riches et variés,  la mauvaise qualités de l’image, la longueur du journal télévisé avec des reportages du président allant jusqu’à plus de 5min,  la chaîne est taxée d’être « la passion du pouvoir en place »  ou encore d’instruments de redondance de la rhétorique du pouvoir…

On se rappelle de la couverture  de l’attaque de Radisson où la chaîne a essuyé de vives critiques,  certes les agents se sont dédouanés en affirmant que les images passées en boucles sur les chaînes étrangères étaient celle de l’ORTM, mais en réalité, ne pouvaient-ils  pas faire autant que ces chaînes avec des spécialistes sur un plateau pour éclairer la lanterne de nos concitoyens ?

Pour l’opposition qui se dit « républicaine »,  la chaîne doit être libérée car elle est prise en otage par les autorités.

Quand aux travailleurs de l’ORTM,  ils dénoncent les conditions de travail difficiles, le manque de moyens pour mener à  bien la mission qui leur est confiée, les passe-droits,  les choix souvent arbitraires de certains reporters pour les activités d’ampleurs…

Il n’est pas rare d’ entendre que: « À  l’ORTM,  même la manière de tousser est dictée depuis le ministère ».

Face à tous ces problèmes,  la chaîne a perdu de son audience,  le téléspectateur malien préfère à sa chaîne nationale les chaînes telles que Canal +,  RTI,  RTS, Nollywood TV,  Trace Music….

Aujourd’hui,  la refonte de l’ORTM est très importante pour la promotion de nos valeurs,  de notre culture .

C’est triste de constater que nous ne participons pas à la conversation universelle à  travers la mondialisation. Nous ne sommes que des consommateurs des contenus télévisuels étrangers qui part la même occasion nous donne une éducation souvent différentes de nos valeurs sociétales.

Comme le souligne Jean Paul II dans son œuvre intitulée Mon Livre de Méditation :

« Il faut absolument souligner l’influence croissante exercée par les mass média, surtout à la télévision, sur le processus de la formation des jeunes : la vision de l’homme, du monde et des relations humaines qu’ils montrent est souvent en opposition à celle que veut transmettre la famille.

Nombreux sont les parents qui ne prennent pas ce problème assez à cœur. Ils font en général attention au milieu amical où évolue leurs enfants mais à un moindre degré au contenu que la télévision, la radio, les disques, la presse et les bandes dessinées font entrer dans l’abri sûr et bien gardé de leur maison. C’est ainsi que les mass média pénètrent dans la vie des plus jeunes, sans l’intermédiaire indispensable que sont les parents et les éducateurs pour les orienter. »

Face à l’avènement de la Télévision Numérique Terrestre,  qui facilite l’accès aux chaînes de télévisions étrangères,  l’ORTM se doit d’avoir un programme concurrentiel avec des équipements de pointes.

Le problème de la chaîne n’est pas qu’un problème de ressources car en réalité, la structure regorge en son sein des journalistes qui ont fait les mêmes écoles que leurs homologues Sénégalais,  Ivoiriens et même français.

Ce que nous voyons sur ces chaînes étrangères , nos journalistes peuvent en faire autant si les moyens leur sont donnés.

Encore faudrait-il que la télé soit dirigée  par un bon manager qui s’y connaît bien dans le domaine de la conception de contenu audiovisuel et de gestion du personnel.

Heureusement pour l’ ORTM, les télés privées, qui il faut le rappeler émettent sans agrément, qui devaient  profiter des insuffisances de la chaîne nationale pour se faire une audience auprès des téléspectateurs maliens sont bien loin d’être à la hauteur,  avec souvent des programmes copiés collés mal adaptés.


En attendant,  les téléspectateurs,  rois de leur télécommande continueront à zapper toutes ces chaînes au profit de celles de nos voisins.


Notre Avenir, Notre Responsabilité !

Notre Avenir, Notre Responsabilité !

Quand nous étions petits, on entendaient souvent les politiques dire, à la télé ou lors des meetings, à nos grands frères:

-La force du pays repose sur vous la jeunesse,
– Vous êtes l’avenir du pays,
– c’est pour vous, la génération à venir, que nous nous battons,
-vous êtes l’espoir du pays…

Nous avons grandi, nous sommes devenus des jeunes, nos grands frères sont devenus des  » tontons « .

Au lieu d’être l’espoir promis, les grands frères sont restés perpétuellement, cette génération à venir, qui n’est jamais arrivée .
Au quartier et sept jours sur sept, ils sont occupés à longueur de journée à pousser des pions sur le damier avec leur théière à côté et à quémander les 100frcs au petit frère pour l’achat de cigarettes.

Tandis que ceux (les politiques) qui leur promettaient un avenir des plus radieux, ont eux, vieillir encore plus mais occupent toujours les mêmes positions de l’époque.
Ils se teignent les cheveux pour cacher la blancheur de leur chevelure pour paraître plus jeune que les  »vraix jeunes » et continuent à tenir aux petits frères que nous sommes les mêmes discours qu’ils ont tenu à nos grands frères devenus aujourd’hui des  » tontons  »
-Devons-nous les écouter ?
-Devons-nous attendre qu’ils nous construisent cet avenir meilleur ?
-Acceptons-nous d’être l’avenir de demain ?
-Demain, n’est-il en réalité pas aujourd’hui ?
-Croire, en de telles thèses ne ferait pas de nous, à l’image de nos aînés, une génération sacrifiée ?


Je vis dans un pays…

Je vis dans un pays…

-Je vis dans un pays où plus de la moitié de la population vit avec moins de 1000 fr par jour alors que des personnes se permettent d’acheter des sacs à main à des millions de francs CFA,

-Je vis dans un pays où lorsque deux médiocres, un qui fait de façon à peine voilée la promotion du  » crack » dans ses chansons et l’autre extravagante et aux mœurs faciles, se convoquent à la police, les réseaux sociaux s’enflamment; à croire que nous n’avons pas des préoccupations assez importantes dans ce pays et que nous ne pouvons utiliser autrement ces réseaux pour faire avancer les choses .

-Je vis dans un pays où le chômage des jeunes bat son plein; où les jeunes assis, à attendre les 200 mille emplois promis par le président n’ont que leurs théières pour tenir afin de ne pas perdre patience en attendant le geste promis par le père Noël Bouraman.

-Je vis dans un pays, où certains jeunes se démarquent, ils sont engagés, mais engagés pour la plupart dans des actions isolées, chose qui n’est pas de nature à créer une masse critique assez forte pour un changement positif..

-Je vis dans un pays, où encore en 2016, il existe dans le secteur des télécommunications, un monopole qui ne dit pas son nom (Orange et Malitel, deux sociétés dont France Télécom est indirectement actionnaire); où le coût de la connexion internet rivalise avec le coût du loyers, du sac de riz; où la démocratisation de l’ internet est un leurre et l’accès au haut débit est un mirage.

-Je vis dans un pays où le divorce atteint des records, si le dimanche à Bamako c’est le jour des mariages, le lundi à Bamako c’est le jour du rendez-vous devant le juge

-Je vis dans un pays où il fait en moyenne 35° en période de chaleur mais où il n’est pas rare de voir en circulation sur la moto des personnes habillées en vestes trois pièces ou dans de gros ensemble boubou bazin, (j’imagine leur souffrance, sous cette chaleur assassine)

-Je vis dans un pays où le délestage en pleine période de chaleur est quotidien, où les deux compagnies censées nous fournir de l’eau et de l’électricité se font une compétition afin de remporter la prime de la médiocrité. (d’ailleurs c’est dans le noir que j’écris ce billet)

-Je vis dans un pays où la paix tant annoncée semble aujourd’hui, au regard de la situation qui prévaut un mirage

-Je vis dans un pays où le mot politicien se conjugue avec les verbes : vol, mentir, détourner, corrompre…

-Je vis dans un pays où l’opposition se fait appeler  » opposition démocratique et républicaine  » (tout ceci afin de caresser le pouvoir dans le sens du poil) ;
à croire qu’ailleurs l’opposition est autoritaire et non républicaine.
Soit on est opposant, soit on ne l’est pas.

-Je vis dans un pays où le quotidien, c’est la misère; où l’espoir s’amenuise; où le futur s’annonce, si rien est fait, sombre; à voir le bateau tangué, on a du mal à reconnaître le capitaine qui avait pourtant juré mordicus que  » Inch’Allah » à coup de bâton magique il redresserait le pays.
Désemparée, la population qui ne sait plus à quel saint se vouer essaie tant bien que mal d’être optimiste avec des slogans du genre  » ça va à la malienne  » à chaque fois qu’il leur est demandé comment est-ce qu’ils vont ?

Comment se sent-on, quand ça va à la malienne ?

Nb: « Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite. »