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Les héritiers de la révolution



    LES HÉRITIERS  DE  LA  RÉVOLUTION 

Crédit photo: Google image
Crédit photo: Google image

Si l’indignation prônée par Stéphane Hessel dans son essai « Indignez-vous   » avait un visage humain, pour la jeunesse africaine, ce visage serait bien évidemment celui du camarade capitaine Thomas Isidore Noël Sankara.

 

Né le 21 décembre 1949, l’anti-impérialiste et panafricaniste convaincu qu’il était, s’est forgé une réputation d’homme intègre au-delà des frontières de sa Haute-Volta natale et même de l’Afrique, tant pendant sa carrière militaire que pendant les quatre petites années passées à la tête de ce pays qu’il a rebaptisé Burkina Faso, le “Pays des Hommes intègres”.

Cette réputation, Thomas Sankara l’a bâti en s’indignant.

Thomas Sankara en meeting Crédit photo :Google image
Thomas Sankara en meeting
Crédit photo :Google image

 

Dès l’école primaire,  Sankara, prend conscience de l’injustice coloniale et s’en indigne.

Devenu militaire, il s’indigne de la mauvaise gestion de l’armée par les anciens officiers de l’armée coloniale, et rassemble les jeunes officiers sur la base de revendications d’amélioration de leurs conditions.

Ensuite,  nommé Secrétaire d’État à l’information dans le gouvernement de Saye Zerbo en 1981,  le jeune capitaine s’indigne et claque la porte en signe de protestation contre les atteintes flagrantes aux libertés individuelles. Il  déclare alors, à la radio et à la télévision :

“Malheur à ceux qui bâillonnent le peuple”

Premier ministre, puis Président à la suite d’un putsch et après un bref séjour en prison, le capitaine Thomas Sankara s’indigne de la politique françafricaine.

Il prend parti pour les plus faibles, prêche les vertus de l’économie locale et rejette les prêts de la banque mondiale. En outre, il met sur les rails l’autosuffisance alimentaire et la production du textile.

Thomas Sankara accorde également plus d’autonomie pour les femmes. Par ailleurs,  il abolit le travail obligatoire frappant les petits paysans et promeut l’égalité des sexes.

 

En quatre années seulement,  l’homme opère au delà d’une rupture politique,  une véritable révolution avant d’être trahi et assassiné par ses compagnons d’armes le 15 octobre 1987.

 

Comme le chante le célèbre guitariste malien Boubacar Traore dit Kar Kar dans  « Sa Golo » ,

 « l’homme meurt mais sa renommée ne meurt pas »

Le capitaine Thomas Sankara est certes mort le 15octobre 1987 mais sa renommée et mieux ses idées sont restées à jamais gravées dans  la conscience collective africaine et même mondiale et  se sont transmises de génération en génération.

Proclamé modèle par la jeunesse africaine au Forum Social Africain de Bamako en 2006 puis au Forum Mondial de Nairobi, Thomas Sankara est aujourd’hui, avec Nelson Mandela, un des héros les plus plébiscités par la jeunesse africaine.

 

Qui eut cru que 27 ans après sa mort, des jeunes, se réclamant des idées Sankaristes réussiraient à faire partir, les mains nues, l’auteur du coup d’État au cours duquel le capitaine fut assassiné (Blaise Compaore) ?

 

L’étoile de Sankara brille toujours au firmament

C’est pour donner encore plus d’éclat, d’aura solaire à l’oeuvre du Capitaine béret rouge,  que plus de 2000 jeunes héritiers de la révolution, venant du Mali,  du Sénégal, du Ghana, du Togo, du Bénin, du Burkina Faso, du Gabon, de la Côte-d’Ivoire, du Cameroun, du Niger ont pris d’assaut Ouagadougou, la capitale Burkinabè ce dimanche 02 octobre 2016 pour le lancement des travaux de la construction du mémorial Thomas Sankara.

 

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Regroupement des différentes délégations au palais du peuple

 

Cette journée exceptionnelle fut  marquée par trois grandes étapes.

D’abord,  le symposium International intitulé  « Transmission du flambeau de la révolution à la jeunesse ». L’objectif de ce Symposium, était de tracer les grandes lignes pour la conception et la rédaction d’une pensée politique  « Sankariste».

 

Une vue de l'intérieur du palais du peuple avec les participants au symposium
Une vue de l’intérieur du palais du peuple avec les participants au symposium

 

Deux sous thématiques,  à savoir :  « Qu’est-ce que l’idéal Sankara  » et  « Sankara et l’indépendance économique de l’Afrique »  ont été animés par huit panélistes devant plus de 2000 jeunes au palais du peuple vêtus de tee-shirts rouge, vert, Jaune et blanc à l’effigie du Capitaine.

 

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Début de la marche populaire avec l’arrivée de Tiken Jah Fakoly

 

À la suite du Symposium, les participants ont pris part à une marche populaire pour exiger justice pour Thomas Sankara et toutes les victimes du 15 octobre 1987. La marche avait pour itinéraire,  la maison du peuple vers la place de la révolution.

 

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La marche populaire vers la place de la révolution

 

Enfin, la journée à pris fin par un concert musical qui a vu la participation  du Président d’honneur du Comité de construction du mémorial. L’ancien Président ghanéen Jerry John Rawlings et de nombreux artistes étaient présents, parmi lesquels Nahawa Doumbia, Didier Awadi, Tiken Jah Fakoly, Sam’s K le Jah qui ont, tour à tour rendu hommage à Thomas Sankara et appeler ses héritiers à un éveil de conscience.

 

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Le concert musical

 

Lors de ce concert,  un appel a été lancé par Fadel Barro,  journaliste et l’un des  leaders  du mouvement ‘“Y’ en a marre”  du Sénégal aux héritiers de Sankara afin qu’ils s’engagent dans une vaste campagne de mobilisation populaire pour la réalisation de ce projet.

 

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Les représentants des différentes délégations avec les trophées symbolisant le flambeau. Crédit Photo : le Faso en image

 

Les héritiers de Thomas Sankara ont quitté le pays des hommes intègres,  plus décidés à faire rayonner le flambeau qui leur a été remis.

La Patrie ou la mort,  nous vaincrons


Blogueur, à ne pas confondre avec bluffeur

Journée mondiale du blogging
Le blogging plus qu’une passion

 



Qu’est-ce  qu’ un blog ? À quoi consiste l’activité de blogueur ? Un blogueur est il un bluffeur ? 

Alors, et si on faisait une immersion dans la blogosphère…


Je suis blogueur.

Humquel esthétisme !

C’est vrai que ça fait beau et chic de dire dans une assemblée en vous présentant : 

Euh je me nomme  M…  et  je suis blogueur’’. 

L’anglicisme qui entoure le nom  ‘’Blogueur’’ rend encore cette présentation extraordinaire aux yeux des profanes.

C’est un peu comme  ces nouveaux entrepreneurs 2.0. Ils sont toujours bien habillés, bien coiffés et emploient pour se présenter des termes du genre: ‘’CEO and Founder, Philanthropist, startup, entrepreneur social, motivateur, influenceur… ‘

Hum !

Ainsi,  le  pauvre profane qui se trouvera en face d’une telle présentation verra  cet interlocuteur comme un démiurge.  Alors que, souvent, ce soi disant entrepreneur qui n’a rien entrepris  à part la création de comptes sur les réseaux sociaux, dort encore dans le salon de son oncle et partage avec ses 14 cousins et frères le petit plat de riz qui ne peut même pas rassasier deux jeunes filles qui ont passé toute la nuit en boite à danser sans dîner.

Ma contribution lors d'une formation
Ma contribution lors d’une formation

Je me rappelle cette fois où j’ai pris le micro lors d’une formation pour une contribution. Bien évidemment je devais me présenter d’abord. Alors, à peine mention faite de mon activité professionnelle : ‘’Journaliste-blogueur’’, les questions fusaient et certains amis dans la salle  ne manquaient pas de me traiter de ‘’bluffer’’.

Journée internationale du blogging
Journée internationale du blogging

Ce 31 août, journée internationale du blogging, j’imagine déjà leur réaction, quant ils l’apprendront. Certains diront, ‘’eh ben, donc les bluffeurs aussi ont une journée quoi ?’’

 Mais et si on mettait cette journée à profit pour expliquer ce que c’est qu’un blog ?

Définition de Blog dans le petit Robert
Définition de Blog dans le petit Robert

Un petit tour sur Wikipédia nous permet de dégager la définition suivante : le blog ou carnet web ou encore cyber carnet est un type de site web ou une partie d’un site web utilisée  pour la publication périodique et régulière d’articles, généralement succincts, et rendant compte d’une profession à  la manière d’un journal intime.  Ces articles ou ‘’Billets’’ sont typiquement datés, signés et se succèdent dans un ordre chronologique inverse.

Issu d’un mélange entre ‘’Web’’ et ‘’Log’’ c’est-à-dire carnet de bord, les blogs  sont apparus à la fin des années 1990. Cependant, il faudra attendre  l’énorme bond de la connectivité internet dans le monde entier pour que les blogs connaissent un succès.

Nouveaux moyens d’expression sur le net, ils ont l’avantage, à la différence des sites web, de pouvoir être créés facilement.

Coups de gueules, coups de cœurs, journaux intimes, albums photos, vies privées, successions de liens… on trouve de tout dans la planète blog appelée aussi  ‘’Blogosphère’’.

Maintenant, qu’est-ce qu’un blogueur ?

D’abord, retenons  qu’un blogueur est une personne qui sait lire et écrire, qui a quelque chose à dire aux autres, qui est social, qui aime partager, qui a une valeur ajoutée et qui bien évidemment a un blog.

En outre, un blogueur est dans la plupart des cas un passionné qui écrit parce que ça lui plait d’écrire. Cette passion se transforme en activité professionnelle depuis laquelle un blogueur tire des revenus.

Par ailleurs, certains vont même jusqu’à s’y consacrer à plein temps et transforme ainsi leur passion de blogging en un business rentable.

Alors voyez vous, un blogueur n’est pas un bluffeur hein, encore moins un blagueur.

Capture d'écran de l'interface d'un Blog sur Skyblog
Capture d’écran de l’interface d’un Blog sur Skyblog

En ce qui me concerne , mon premier blog, je l’ai créé sur ‘’Skyblog’’  vers 2008. Je ne me rappelle  même plus des identifiants. A l’époque c’était juste pour la frime, puisque tout le monde partait au cyber, il fallait en faire pareil pour paraître intéressant aux yeux des autres.  Etre sur  ‘’Skyrock’’  était à la mode à ce moment-là. Ça coïncidait avec l’époque où l’on portait des  pantalons baggy, on jouait au basket et on écoutait que du RNB pour être tendance ; sans quoi les filles ne nous accepteraient pas.

Après, Facebook a volé la vedette à Skyrock. On a alors oublié les blogs pour être accro à la plateforme de Mark Zuckerberg. Il faudra attendre 2014 pour que j’effectue mon come-back dans la blogosphère, cette fois-ci sur Blogspot, avant de rejoindre en 2016 la plateforme Mondoblog de RFI.

Hum !!! Mondoblog, un réseau, une famille de ouf  sans commune mesure. Toute la crème de la blogosphère francophone s’y trouve. C’est une expérience unique qui se vit et qui se raconte bien sur, nous y reviendrons certainement.

De tout ce qui précède, on doit retenir que le blogging est un travail sérieux et assez passionnant. Malheureusement, dans certaines contrées, l’activité est peu connue et peu valorisée alors qu’elle peut aussi être un palliatif au chômage des jeunes.

Au Mali, par exemple, bien que le nombre de blogueurs augmente de plus en plus, le secteur demeure peu structuré. On rencontre peu de blogs spécialisés, la plupart sont des blogs  d’actualité. Cependant, avec le travail que l’Association des Blogueurs du Mali (ABM) et la Communauté des Blogueurs du Mali (CBM) sont en train d’abattre, on espère avoir bientôt des photoblogs, vidéoblogs…

Voilà maintenant que vous savez ce que c’est qu’un blogueur, j’espère qu’on n’entendra plus bluffeur

Enfin, souhaitons une excellente célébration de la journée  internationale du blogging à tous les passionnés  !!!

 


A Bamako, j’ai pris place dans une Sotrama, une véritable aventure !

Dans une SOTRAMA,  j’ai pris place.

Avez-vous déjà visité Bamako,  la ville des trois caïmans ?

Si oui,  vous connaissez sûrement les SOTRAMA.

Si non,  alors venez embarquer avec moi dans l’un de ces mini bus qui servent de moyens de transports en commun dans la capitale malienne.

À Bamako,  il n’y a pas de bus à proprement parler comme dans d’autres capitales. Mais il y a des taxis de couleur jaune, leurs tarifs sont un peu élevés, variant généralement entre 1000 francs  et  6000 francs CFA. Mais il y a aussi les SOTRAMA, le moyen de transport le plus prisé par la population, majoritairement moins aisée, leur coût varie entre 150 et 175 francs CFA.Ces véhicules se caractérisent d’abord par leur couleur verdâtre et par l’aménagement de leur  intérieur, où l’on trouve des bancs à la place de sièges.

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L’intérieur d’une SOTRAMA

Il y a quelques années, nouvellement débarqué dans la ville,  je me souviens que je passais mon temps à contempler ces voitures avec des bancs à l’intérieur…

Grâce aux SOTRAMA tous les quartiers de Bamako sont ralliés au coeur de la capitale appelé « Railda  ».

La voie principale de "Railda" (image Google)
La voie principale de « Railda »

Toujours pressées,  les SOTRAMA roulent à toute allure se faisant souvent la concurrence à travers une course digne d’une course de rallye, et ce en pleine ville, ceci n’ est pas sans conséquences, il arrive qu’il y ait des accidents !

Accident entre une SOTRAMA et une voiture personnelle (image Google)
Accident entre une SOTRAMA et une voiture personnelle

Pour prendre un client,  les chauffeurs de SOTRAMA  n’hésitent pas à violer toutes les règles de stationnement.

 Les apprentis,  les rois des SOTRAMA 

Pour attirer la clientèle,  les apprentis pointés généralement à la porte du véhicule scandent toute la journée à vive voix le nom du quartier de départ et celui de la destination finale. Ne soyez donc pas étonnés d’entendre dans les rues de Bamako : « Railda Railda Railda é bé ta wa  »(*) .  Il  s’agit sans doute d’un apprenti de SOTRAMA  appelant la clientèle.

Un apprenti dans une SOTRAMA vide (image Google)
Un apprenti dans une SOTRAMA vide

 

Ah les  » LAMAGALÉ (**)  », toujours surexcités !! Entre eux et les  passagers, c’est une question de  »je t’aime moi non plus  ».

Si, selon l’ adage,  le client est roi, pour l’apprenti de SOTRAMA , c’est plutôt lui le roi, et le client doit exécuter ses directives.

Leur insolence n’a de limite que leur degré d’excitation. Ils se gavent de toutes sortes d’excitants pour pouvoir tenir le rythme.

Ils entassent les passagers les uns sur les autres et le premier qui se plaint, l’apprenti de SOTRAMA  l’invitera à descendre et à prendre un taxi car on fait pas le boss dans son véhicule.

Entre eux et les mémés, c’est une guerre déclarée qui frôle souvent la  comédie. Impossible de se retenir de rire quand un apprenti se met à chahuter les vielles personnes .

Ils ont inventé tout un lexique pour désigner les vielles dames :  » Korokara,  Korobale,  tchaidjougouni (***) …  ».

Certaines mémés jouent le jeu en les chahutant en retour, d’autres par contre se mettent sur la défensive face à ces plaisanteries de mauvais goût.

Pour répondre aux provocations des apprentis de SOTRAMA,  les femmes les ont surnommé  »Dala rido » autrement dit « les rideaux » parce qu’il sont toujours pointés aux portes des véhicules comme un rideau à une porte.

Apprenti à la porte d'une SOTRAMA
Apprenti à la porte d’une SOTRAMA

 

Le  » pacte »  Sotrama-policiers

Il est difficile de trouver des SOTRAMA en bon état…  à tel point que l’on serait tenté de se poser la question de savoir comment font-elles pour réussir le contrôle technique?
Généralement, les SOTRAMA  sont de vieux véhicules. Les plus neufs sont des véhicules d’occasions importés de France, appelés  » France au revoir  ».

Une vielle SOTRAMA )(image Google)
Une vielle SOTRAMA

Bien souvent elles excèdent  le nombre de passagers autorisés (18 personnes). Ce ne sont pas les nombreux points de contrôles de police de Bamako qui les dissuaderont d’abandonner de telles pratiques. Entre les chauffeurs de Sotrama et les policiers,  il existe « un pacte ». À chaque fois qu’ils se font arrêter par ces derniers,  il leur suffit de glisser un billet de 500 francs CFA pour reprendre de plus belle leur trajet.

Policier prenant un billet avec un chauffeur (image Google)
Policier prenant un billet avec un chauffeur

 

Les SOTRAMA et moi 

Mamadou Ben dans une SOTRAMA
Mamadou Ben dans une SOTRAMA

À mon arrivée à Bamako, je ne m’imaginais pas emprunter ce type de véhicule. Peut-être parce que j’avais le choix entre les motos assez nombreuses à la maison et les taxis (je ne connaissais pas à l’époque la puissance de la galère bamakoise).
Les jours passent mais ne se ressemblent pas. Mes économies se sont envolées et n’ayant plus de chauffeur pour me conduire à moto, et ne sachant pas bien conduire, par nécessité je me suis mis en mode SOTRAMA .

Au fil des années j’ai développé une passion pour ces mini bus. Aujourd’hui,  il m’arrive encore de l’emprunter quand le temps me le permet. Ces  véhicules m’ont d’ailleurs permis d’améliorer mon bambara !

 

La SOTRAMA,  source d’information non fiable

Une SOTRAMA remplie de passagers (image Google)
Une SOTRAMA remplie de passagers

Dans la SOTRAMA , il y a souvent des débats assez passionnants, ainsi, pour être au parfum de l’actualité dans le pays, emprunte donc une SOTRAMA ! Toutes les rumeurs y trouvent leur place, aucun sujet n’est tabou.

« Apprenti ã Gossi, ã Gossi  » (****)

Nous voilà enfin arrivé à « Railda » ! A bientôt pour une nouvelle destination !

 

(*)  Une manière pour les apprentis d’appeler la clientèle,  signifie littéralement  » Est ce que vous voulez partir à Railda ?   »

(**) Lamagale: surnom donné aux apprentis

(***)- Korokara : Torture

-korobale : vielle (péjoratif)

-Tchaidjougouni : Vilaine

(****) Lorsqu’un passager veut descendre,  par cette phrase,  il demande à l’apprenti de taper la cabine de la voiture afin que le chauffeur s’arrête.


Demain c’est maintenant !


          Demain c’est maintenant !           

jeunes,  Demain vous appartient… ,

Vous représentez l’avenir…

Notre combat c’est pour vous construire un meilleur avenir…

L’avenir de ce pays c’est  vous…

 Vous êtes le futur…  »  

Tels sont entre autres les slogans que nous  entendons,  bien souvent,  nos dirigeants chantés  quand l’occasion leur est donnée de rencontrer les jeunes ou à l’approche des élections.

Bien menteur,  ces slogan qui ne relèvent que d’une démarche démagogique politicienne qui vise à flatter la jeunesse afin de mieux l’endoctriner et  la maintenir dans une situation d’espérance éternelle sans suite.

Comme le dit l’adage tout  flatteur vit au dépend de celui qui l’écoute » et comme le soutenait l’ancien président français Jacques Chirac  les promesses du politicien n’engage que celui qui l’écoute alors pour nous autres jeunes,  accorder foi au dicton « Demain nous appartient » et lâcher prise, c’est faciliter notre propre échec.

En effet,  la jeunesse n’est nullement un Certificat d’Aptitude Particulière qui vise à faire du jeune un privilégié.

En réalité, la différence entre une  personne dite jeune et celle dite vielle n’est que physiologique, biologique…

Certains jeunes sont vieux par leurs mentalités et certains vieux, jeunes par la qualité des idées qu’ils émettent…

La jeunesse n’est pas une competence particulière d’ailleurs un jeune n’est pas forcement le plus fort,  le plus intelligent,  le plus habile…

Non,  jamais et au grand jamais nous ne rencontrerons la réussite si nous restons dans la logique que demain nous appartiendra tout simplement  parce que nous sommes  jeunes.

Jamais nous n’aurons gain de cause si nous restons dans l’expectative à attendre que ceux là même qui ont intérêt à ce que nous restons dans les ténèbres de l’ignorance de nos droits à une éducation meilleure, de nos droits à l’emploi, nous offrent sur un plateau d’or cet avenir radieux qu’ils nous promettent à chaque  veille des élections …

 

Jamais nous ne  parviendrons à nous hisser au même rang que nos homologues occidentaux en nous laissant berner par ceux là même qui ont fait de nos universités des usines de  production en masse de Chômeurs, en excluant d’y envoyer leurs propres enfants qui quelques part dans les meilleurs universités occidentales se forment pour revenir prendre la relève.

L’avenir n’appartient pas qu’à nous jeunes, il appartient à Tout le monde, tout ceux qui savent se battre.

Il revient donc ,à nous autres  de prendre conscience que rien ne nous sera donné gratuitement et que ce demain qui doit nous appartenir se construit aujourd’hui même.

Citation de Bob Marley prise sur Dico Citation

    Citation de Bob Marley prise sur www.famouscelebrityquotes.org

 

Nous devons comme le demandait Robert Nesta Marley,  nous émanciper de l’esclavage mentale car c’est la pire forme d’esclavage , nous devons nous défaire  des idées préconçues fabriquées dans les états majors des  partis politiques.

Organisons-nous, engageons-nous,   entreprenons, créons, innovons…

Rêvons et donnons-nous aujourd’hui même les moyens de réaliser nos rêves…

Cassons les codes,  sortons des sentiers battus et lançons nous…

Citation de Stéphane Hessel , écrivain français( image prise sur Google)
Citation de Stéphane Hessel , écrivain français( image prise sur Google)

#Never_Give_Up

Ne jamais abandonner à l’image des jeunes de   » Y’en à marre  » du Sénégal.

Image de manifestation du collectif Yen a marre du Sénégal
Image de manifestation du collectif Yen a marre du Sénégal

Ou des jeunes du mouvement balai Citoyen du Burkina Faso

Les leaders du '' balai Citoyen '' Lors d'une manifestation
Les leaders du  » balai Citoyen  » Lors d’une manifestation

 


Mali: Une jeunesse indignée tente de s’organiser

 Mali: Une jeunesse indignée tente de s’organiser

C’est une tautologie aujourd’hui d’affirmer que le Mali va mal : mauvaise gestion de la crise du Nord, mauvaise gouvernance, manque de vision politique, front social en ébullition, chômage galopant  des jeunes…

Face à toute cette situation, une jeunesse de plus en plus consciente s’engage pour constituer une masse critique afin d’interpeller les gouvernants. Malheureusement, des tentatives pour museler cette jeunesse sont en cours : privation  de leur droit de manifestation, pressions morales et religieuses sont légions. 

La jeunesse doit-elle pour autant s’avouer vaincue ?

Doit-elle baisser les bras ?

Ne doit-elle pas faire sienne cette citation : « Nan lara an sara » soit « Si nous couchons, nous sommes morts », du professeur Joseph Ki Zerbo ?

Nous sommes en 2013. Le Mali s’achemine vers la fin de la transition : une élection présidentielle va permettre d’élire un nouveau président qui aura la lourde tâche de sortir le pays de la crise politico-militaro-sociale. Les défis sont nombreux. Parmi eux, il y a surtout la question relative à la rébellion et à l’expansion du terrorisme dans les régions du Nord du pays mais il y  a aussi l’épineuse question du chômage des jeunes.

On compte environ 28 candidats.  Chaque candidat présente un programme plus ou moins ficelé qui, en plus des préoccupations majeures du moment, prévoit notamment la  création d’emplois pour résorber le problème du chômage des jeunes.

 

Le candidat malheureux à l'élection présidentielle de 2013 : Soumaila Cisse
Le candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2013 : Soumaila Cisse

Ainsi,  le Président de l’URD (Union pour la République et la Démocratie),  Soumaila Cissé,  candidat au second tour, prévoit dans son programme la création de 500 000 emplois. Il ne sera pas élu.

Le président du RPM (Rassemblement pour le Mali),  Ibrahim Boubacar Keita,  lui, prend l’engagement de créer,  s’il est élu, 200 000 emplois.  Le peuple voit en lui le messie qui conduira le Mali à bon port. Il sera élu avec un taux record.

Affiche de campagne du président Ibrahim Boubacar KEITA avec quelques promesses de campagne
Affiche de campagne du président Ibrahim Boubacar KEITA avec quelques promesses de campagne

Trois ans après son élection,  le constat est amer. Le pays n’est malheureusement pas sorti de crise. Le chômage des jeunes a connu une ascension fulgurante. Les 200.000 emplois sont devenus un leurre. Le ministère en charge de l’emploi et de la formation professionnelle cherche lamentablement, à travers des sorties médiatiques hasardeuses, à  berner l’opinion publique comme quoi tout va bien et que les 200.000 emplois promis sont en voie d’être atteints.

Plusieurs mouvements de jeunes crient au scandale. Et s’organisent à travers une organisation  »Bi-ton » pour manifester et réclamer le respect de l’engagement pris par le président de la République pour la création de 200.000 emplois, qui donnera lieu à un grand rassemblement du 23 juillet 2016 au stade Mamadou Konate de Bamako.

Affiche pour la marche du samedi 23 juillet
Affiche pour la marche du samedi 23 juillet

Les réseaux sociaux sont mis à profit,  une campagne de mobilisation s’étend sur plusieurs semaines.

Sega diarrah, leader du mouvement '' Bi-Ton
Sega Diarrah, leader du mouvement  » Bi Ton  »

Plusieurs jeunes adhèrent au mouvement.  Cependant à la veille du rassemblement, coup de théâtre.

Les autorités font intervenir les religieux et les familles fondatrices de Bamako qui aujourd’hui sont devenus l’Appareil d’Aliénation des Consciences (‘AAC’) du pouvoir.

Ceux-ci interpellent les ténors du mouvement afin que le rassemblement puisse être annulé.  Ils évoquent le deuil national de trois jours décrété à la suite de l’attaque du camp de Nampala et qui a fait 17 morts au sein des  forces armées du Mali (FAMA) . La manifestation  n’est par ailleurs pas autorisée  par le gouvernorat du district.

Cependant  sous l’égide du ministère de l’emploi et de la formation professionnelle, accompagné par une organisation de jeunesse  manipulée, à la solde du pouvoir,  un autre contre-rassemblement improvisé est lui organisé le même jour au palais des sports de Hamdallaye ACI 2000  sous forme d’un forum, pour soi disant proposer des voies et moyens pour solutionner la problématique de l’emploi des jeunes.

Logo improvisé pour le forum, prit sur la page dédiée à cet effet
Logo improvisé pour le forum, prit sur la page dédiée à cet effet

 

Certains artistes invités à prendre part au rassemblement de  »Bi Ton » sont corrompus et invités à faire des vidéos de propagande sur les réseaux sociaux.

Face donc aux revendications d’une jeunesse exaspérée par la mauvaise gouvernance,  le pouvoir en place fait de plus en plus recours à la restriction de la liberté de manifestation ou  à la technique de la terre brûlée : diviser  pour mieux régner.

On met à dos les organisations de jeunesse et on fait de la diversion. Ce qui n’est pas sans danger.

Il n’est pas rare d’entendre dans certains milieu de jeunes notamment ceux ayant bénéficié des largesses du pouvoir :

 « c’est pas au gouvernement de créer de l’emploi »

Quel raccourci ?

On semble dans ces cercles oublier d’abord l’engagement pris par le président de créer des emplois pour les jeunes (200.000 précisément), ensuite que c’est au gouvernement de créer les conditions idoines pour la création d’entreprises en favorisant un climat de confiance  pour les investisseurs,  mais que depuis  l’accession au pouvoir du président Ibrahim Boubacar Keita,  la situation sécuritaire tarde à s’apaiser, et que le pays fait face à une instabilité de plus en plus grandissante. Enfin, retenons que c’est encore au gouvernement de mettre en place des mesures pour accompagner les initiatives de jeunes, notamment dans le domaine de l’entrepreneuriat.  Si dans des pays tels que les États-Unis, les startups ont pu connaître un certain succès, c’est que les conditions idoines ont été mises en place par les autorités.

Aujourd’hui plus que jamais, la principale organisation de jeunesse est désavouée par la grande majorité de cette franche de la population. Elle s’est décrédibilisée en passant des compromis avec le gouvernement et en abandonnant la défense des intérêts de cette jeunesse dont elle est sensée porter les revendications auprès des décideurs.

Pour pallier donc à cette instrumentalisation de la principale organisation de jeunesse au Mali,  plusieurs collectifs ont vu  le jour.

  • On peut ainsi citer le mouvement  »#TropCestTrop » pour dénoncer la mal gouvernance.
Logo de la plateforme des jeunes #TropCestTrop
Logo de la plateforme des jeunes #TropCestTrop

 

  • Le mouvement   »#Zaa-kossey »  pour dénoncer la mise en place des autorités intérimaires :

 

Des membres du mouvement Zaa Kossey lors de la manifestation de soutien aux jeunes de Gao
Des membres du mouvement Zaa Kossey lors de la manifestation de soutien aux jeunes de Gao
  •  »Bi Ton » pour l’emplois des jeunes
Logo du mouvement '' Bi Ton
Logo du mouvement  » Bi Ton »
  • La plateforme  »#Yermatoun » en gestation à Tombouctou avec la bloggueuse Fatouma Harber et ses amis.

 

Les membres de la plateforme Yermatoun lors d'une manifestation de soutien aux jeunes de Gao à Tombouctou
Les membres de la plateforme Yermatoun lors d’une manifestation de soutien aux jeunes de Gao à Tombouctou

Ces plateformes et organisations de jeunes pourront-elles sortir des sentiers battus et constituer une masse critique pour se faire entendre des dirigeants ?

Elles se laisseront toujours anéantir par les autorités politiques,  religieuses ou traditionnelles dans leur tentative de mobilisation et de revendication ?

Dans tous les cas,  le slogan :

« Oser lutter c’est oser vaincre » 

slogan tant prisé par l’AEEM (Association des Élèves et Étudiants du Mali) mais malheureusement slogan vidé de son essence par cette même organisation qui se caractérise par la violence, la corruption… N’a jamais eu autant de valeur et de sens qu’aujourd’hui.

Trop de frustrations appellent à la révolution, il est donc temps pour les autorités d’entendre cette jeunesse qui grogne…



Terrorisme : la mort n’a pas de couleur

La mort n’a pas de couleur ,  halte à la compassion à géométrie variable.

L’humanité partirait-elle en vrille ? 

Où est passée cette compassion exemplaire  qui caractérisait l’être humain,  j’allais dire l’Africain ?

Nous vivons une  époque particulière révoltante avec son lot de tragédies. De Bamako à Bagdad en passant par Bruxelles, de Bassam à Paris, Nice en passant par Ouagadougou ou Kanou (Nigéria), il ne se passe pas un jour sans que les médias ne nous informent d’une attaque meurtrière. 

Tout ce qui constituait l’essence même de l’humanité s’est effrité.

S’il y a de quoi à avoir peur de cette propension du terrorisme avec son corollaire d’assassinats atroces, il est plus inquiétant de voir l’indifférence de certaines personnes, leur réjouissance face à ces actes ignobles.

De plus en plus, nous assistons à l’avènement d’une compassion à géométrie variable selon que l’on se trouve en Occident ou en Afrique.

Les attentats de Nice du 14 juillet dernier ont, hélas, une fois de plus été l’occasion pour certaines personnes d’exprimer non pas leur compassion envers les personnes disparues,  mais leur réjouissance de voir cette tragédie arriver à la France.

 

Un attentat en France fait plus de 80 morts. Sur les réseaux sociaux, certains exultent.

Image d'illustration prise sur Google
Image d’illustration prise sur Google

 

« La France a ce qu’elle mérite »

 « C’est bien fait pour la France »

« La France paie sa dette… « 

 

Pourquoi tant de haines,  de contradictions et d’ambiguïtés de notre part ?

 

On me dira que lorsque l’attentat se déroule en Afrique, la France ne s’y intéresse pas, la tour Eiffel ne prend pas les couleurs nationales du pays touché… (blablabla )

 

Mais alors est-ce que nous mêmes Africains nous nous intéressons comme il se doit à nos malheurs ?

 

Ne me ramenez surtout pas non plus la colonisation ou aux enjeux géostratégiques.

 

On parle ici de tragédie et toutes les vies se valent. Noirs ou blancs,  Français ou Maliens, Ivoiriens , Togolais,  Camerounais, nous sommes tous des humains.

 

D’ailleurs, n’est-ce pas encore ces médias occidentaux qui nous relaient les informations sur notre propre continent quand il y a une tragédie ?

 

À qui la faute si nous sommes incapables d’exprimer notre compassion,  d’informer sur nos malheurs…

 

Ne soyons pas  Paris,

Ne soyons pas  Orlando,

Ne soyons pas  Turquie,

Ne soyons pas Bagdad,

Ne soyons pas Tunis,

Ne soyons pas Bamako,

Ne soyons pas Ouaga,

Ne soyons pas Grand Bassam,

Ne soyons pas Beny

NE SOYONS PAS NICE…

 

Soyons justes des humains !

Paix à l’âme des disparus de #Nice


Monsieur le Ministre où sont nos 200000 emplois ?

 

          Á


 

Monsieur le Ministre de l’emploi et de la formation professionnelle 


 

Monsieur le ministre,  après tant d’hésitations et de réflexions,  je me  permets de vous adresser cette lettre pour vous faire part de mon scepticisme et de mes doutes concernant le rapport annuel sur les créations d’emplois.

Capture d'écran du site d'information 360
Capture d’écran du site d’information 360

En effet M.  le Ministre, j’ai lu ce rapport dans lequel votre département et ses démembrements peignent un tableau assez reluisant de la situation de la jeunesse malienne dans le domaine de l’emploi avec comme taux de réalisation des 200.000 emplois en 5ans  promis par le chef de l’État lors de sa campagne en 2013,  58,19% à la date du premier trimestre 2016.

À lire ce rapport on croirait que l’emploi se créé à  gogo,  que les opportunités se multiplient , tant dans le secteur formel qu’ informel,  et que  le programme de création des 200 000 emplois,  qui a motivé  plus d’un jeune à soutenir le président Ibrahim Boubacar KEITA  serait sur une bonne voie .

Toutefois,  M. le Ministre,  laissez moi vous dire que cette situation d’autosatisfaction que vous affichez,  est peut-être assez flatteuse pour le pouvoir mais  ne reflète aucunement ce que vivent les jeunes du Mali. 

En termes d’emploi, M. le Ministre,  les jeunes n’ont rien vu et ils continuent à  réclamer des conditions meilleures .

Une affiche collée en 2015 dans les grandes artères de la ville de Bamako par un collectif de jeunes sans emplois pour interpeller le président IBK
Affiche collée en 2015 dans les grandes artères de la ville de Bamako par un collectif de jeunes sans emplois pour interpeller le président IBK

Et même si c’était le cas et qu’effectivement le taux de création de 58, 19% des 200.000 emplois en 5ans  était réel, je me permets M. le Ministre de vous faire un petit rappel: 

Au Mali,  chaque année,  entre 100 000 et 200 000 jeunes arrivent sur le marché de l’emploi, donc vous comprendrez que les 200.000 emplois que vous avez promis aux jeunes et que vous peinez à réaliser n’est en réalité qu’une aiguille dans une botte de foin.

Je ne comprends donc pas votre enthousiasme. 

Une Sotrama

Hier,  assis dans une #Sotrama,  j’espère M. le Ministre que vous connaissez, ce moyen de déplacement ? 

Ces mini-cars de couleur verte qui font la navette entre les différents quartiers de Bamako et dans lesquelles, les passagers sont entassés comme des esclaves  dans un bateau,   à l’époque coloniale, moyen de transport généralement utilisé par nous autres  les moins nantis. 

Dans cette Sotrama,  une femme âgée se plaignait du fait  que ces quatres garçons ont fini les études depuis des années et qu’ils traînent toujours à la maison. Par désespoir de cause,  deux s’apprêteraient à rejoindre l’Espagne via la Libye par les moyens que vous savez (clandestinement).

Naufrage d'un bateau de migrant
Naufrage d’un bateau de migrant

Dans cette  voiture où l’apprenti,  à peine âgé d’une quinzaine d’années ne cessait de me crier à  l’oreille sous ce soleil de plomb avoisinant les 40° ‘‘ Garantibougou, À Railda directi é be ta wa’(¹),  la dame reçu beaucoup d’encouragements de la part des autres passagers, qui  lui suggérant  de tout mettre en oeuvre pour faciliter le départ de ses enfants car disent-ils,  » au Mali il n’y a pas d’emplois et même quand il y en a,  c’est pour les enfants de riches ».

J’ai un moment voulu intervenir dans le débat pour faire entendre raison à la pauvre dame mais je me suis vite rendu compte que j’étais à court d’arguments pour convaincre cette mère  de dissuader ses enfants de se porter candidats au suicide sur les côtes libyenne.

Ayant fait face moi même,  après la fac à des difficultés, je me souviens  du parcours de combattant,  de la galère que j’ai dû emprunter,  mais surtout je me suis souvenu de tout ses amis qui ne cessent de trimer jours et nuits pour s’en sortir mais sans grand succès: on me dira qu’ils sont paresseux. 

Ils ont été à tous les concours M. Le Ministre, je me souviens encore de ces nuits blanches qu’ils ont,   l’an passé,  fait pour pouvoir seulement déposer leur dossier de candidature  au recrutement de  L’INPS,  ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.   Je pourrais   en citer davantage  encore et encore…

À l’image de cette  » pauvre  »  dame,  nombreuse M. le Ministre sont les mères et pères de famille qui ne savent plus à quel saint se vouer afin que leur progéniture puisse décrocher un job. 

Des jeunes faisant la queu pour le dépôt de leur dossier au recrutement de l'INPS en 2015
Des jeunes faisant la queue pour le dépôt de leur dossier au recrutement de l’INPS en 2015

Les jeunes diplômés lassés de faire le tour de Bamako à la recherche souvent d’un simple stage de perfectionnement,  qu’ils ne pourront jamais décrocher sans avoir  »Un bras long » ou à défaut  » Connaître quelqu’un qui connaît quelqu’un »,  sont réduits à fuir le pays, s’ils ne deviennent pas aux yeux de la société des fainéants qui à longueur de journée passent leur temps dans les  » grins » à siroter du thé vert de Chine.

Image prise sur Maliactu.net
Image prise sur Maliactu.net

M. le Ministre,  même le programme de volontariat de l’Agence pour la  Promotion de l’Emploi,  pour l’avoir il faut militer dans un parti de la majorité présidentielle. Je ne vous apprend rien…

M. le Ministre,  la jeunesse se sent aujourd’hui abandonnée, déshéritée voir trahie.

Nous osons espérer que dans les jours à venir, des mesures idoines seront prises afin de redonner de l’espoir à cette jeunesse déboussolée, c’est seulement en ce moment que nous pourrons apprécier vos efforts,  si effort il y a. 

J’espère aussi que vous ferez remonter l’information,  au Boss de Koulouba (le président de la République) , afin qu’il ne dise pas demain que ses collaborateurs lui mentent et qu’il se mette encore à pleurer comme à Koutiala, lorsque les enfants lui ont réclamé de l’électricité pour pouvoir apprendre leurs leçons.

M. Le Ministre,  je m’en vais m’arrêter là tout en vous souhaitant un bon mois de ramadan. 

Dans l’attente d’une amélioration rapide des conditions d’accès au travail des jeunes, je  vous prie, Monsieur le Ministre,  de bien vouloir agréer l’expression de mes sentiments les mieux distingués. 

(¹) La voiture va  directement  à  » Railda »(centre ville) de Bamako,  est-ce que vous y allez ?

Phrase que les apprentis de Sotrama,  répètent à longueur de journée tout en restant assis ou arrêtés à la porte du véhicule.

 

 

 


Sur facebook, les mamans sont belles

Ces derniers jours , m’ont permis de me familiariser avec le visage des mamans de beaucoup de mes ami(e)s sur les réseaux sociaux, fête des mères oblige. 

Ô qu’ elles sont belles vos mamans, je veux dire nos mamans!

Naturelles, elles sont!

Je n’ai vu aucune photo avec des maquillages exagérés!

Elles étaient sur vos photos, toutes habillées de façon decente et cela n’enlevait rien à leur splendeur :

certaines en boubou, d’autres en robe, en wax , en bazin….

Nos mamans,  que vous nous avez presenté sur Facebook, Instagram, google+,  Twitter, snapchat   de dimanche à aujourd’hui ,  à travers vos publications sont toutes belles(sans photoshop), battantes, courageuses, dévouées, respectueuses, des modèles elles sont, des exemples à suivre…

J’ose espérer qu’en dehors de ces témoignages sur les  réseaux  sociaux ,  vous, je veux dire nous sommes dans la vie réelle à la hauteur de leur espérance,  que nous les respectons réellement et que nous ne ménageons aucun effort pour les satisfaire et suivre à la règle l’éducation,  les valeurs qu’elles nous ont enseigné.

La meilleure preuve d’amour, la meilleure fête que nous pouvons offrir à nos mamans c’est de respecter les valeurs qu’elles nous ont inculqué, c’est d’être les modèles qu’ elles ont toujours voulu que nous soyons, c’est d’ être respectueux envers toutes les mamans donc toutes les femmes même si elles ne sont pas nos mères biologiques.

Tous les jours étant propices pour célébrer nos mamans alors  je souhaite bonne fête à toutes les mamans du monde et que l’âme de celles qui nous ont quitté repose en paix!


Démocratie à la sauce malienne

 

Indépendant depuis le 22 septembre 1960, il aura fallu plus de 30 ans  pour que le Mali adopte « la démocratie » comme système politique.

Place de l'indépendance à Bamako
Place de l’indépendance à Bamako

Acquise au prix du sang versés par les martyrs du 26 Mars 1991, cette jeune  démocratie a pu réaliser de nombreux progrès  au point d’être considérée par bon nombre d’observateurs comme une référence sur le continent  jusqu’en 2012 où

un coup d’état viendra ébranler le processus démocratique.

Après le retour à l’ordre constitutionnel et l’élection d’un nouveau président en 2013, le pays essaie tant bien que mal de renouer avec les principes démocratiques.

Cependant, les défis demeurent nombreux et beaucoup de voix s’élèvent pour dénoncer la conception malienne de la démocratie d’avant le coup d’état qui était basée sur le consensualisme.

Ainsi, vu tout le débat que cela suscite, nous sommes tentés de faire un bilan de la mise en œuvre de la  démocratie au Mali, pays qui vient juste de célébrer ses cinquante cinq ans d’indépendance.

En d’autres termes, cinquante cinq après les indépendances, le Mali s’est-il approprié de la démocratie?

La réponse à cette  interrogation nous emmènera à aborder les acquis réalisés par le pays en matière de démocratie depuis son accession à l’indépendance et les défis que le pays doit relever pour réussir son processus démocratique.

Si pendant  les trente premières années de son indépendance le Mali n’a pas connu de véritable démocratie, période dominée par le parti unique US –RDA sous Modibo Kéita premier président du Mali, puis par une interdiction des partis politiques sous le régime militaire de Moussa Traoré après le coup d’état du 19 novembre 1968,  qui par la suite créera en 1976 le parti unique ‘’Union Démocratique du Peuple Malien’’ (UDPM) , le début des années 1990 marque l’avènement de la démocratie au Mali.

Monument dédié aux martyres du 26 Mars 1991
Monument dédié aux martyres du 26 Mars 1991

En effet, après environ 23 ans passés sous le joug du pouvoir militaire, le peuple malien se révolte contre la dictature et appelle à l’instauration de la démocratie, face au refus du pouvoir d’obéit à la volonté du peuple, une insurrection populaire prend forme, à la suite de laquelle, le président Moussa Traoré sera  déposé le 26 mars 1991 par des militaires avec en leur tête Amadou Toumani Touré, ceux-ci remettent aussitôt, après une transition d’un an environ, le pouvoir aux civils à travers l’organisation d’élection libre et transparente remportée par le professeur Alpha Oumar Konaré : c’est l’avènement de la démocratie.

Depuis cette date, si l’on s’en tient aux principes fondamentaux de la démocratie à savoir la liberté d’expression, la l’égalité, la justice, la liberté politique, la liberté de croyance, de culte…,  force est de reconnaitre que beaucoup d’efforts ont été fourni par le pays pour mieux s’approprier du concept de démocratie.

Ainsi, en matière de liberté politique et d’association, on a observé depuis 1991 une explosion du nombre de partis politiques qui était de  120 en 2009.

Par ailleurs, on a également assisté à l’organisation d’élections qualifiées par les observateurs tant nationaux qu’internationaux de libres et transparentes (l’alternance entre Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré et tout récemment l’avènement de Ibrahim Boubacar Kéita au pouvoir).

Passation de pouvoir entre le président sortant Alpha Oumar Konare et le président rentrant Amadou Toumani Toure en 2002
Passation de pouvoir entre le président sortant Alpha Oumar Konare et le président rentrant Amadou Toumani Toure en 2002

Quant à la liberté d’expression, les efforts consentis ont conduire à l’essor des médias (journaux et radios) offrant de ce fait une panoplie de canaux d’expression d’opinions sans risque d’oppression. Il existe au mali plus de 150 radios privées, associatives ou communautaires.

Cependant, si des progrès notables ont été réalisés par le Mali en matière d’appropriation de la démocratie comme système politique, beaucoup d’obstacles restent à surmonter.

En effet, la démocratie malienne à été qualifiée par certains observateurs à tort ou à raison de ‘’démocratie de façade’’. L’on serait tenté de donner raison à ces derniers  si l’on s’en tient à certaines dérives en cours dans le pays.

D’abord, notons que lors des élections très peu d’électeurs prennent part aux différents scrutins. Le taux de participation oscille entre  20 et 40%.

Ensuite, il n’est pas rare d’assister en période électorale à l’achat de voix d’électeurs moyennant la somme de 1000fr.

Par ailleurs, l’un  des obstacles majeurs du processus démocratique malien est la corruption qui gangrène toute la  société, du haut fonctionnaire au petit commis de bureau presque tout le monde s’y adonne, la pratique est assez courante et les scandales de détournements de deniers publics sont légions.

En outre, la mauvaise gouvernance a atteint son paroxysme durant cette dernière décennie, ce qui aura pour corollaire, la déliquescence de l’Etat  avec une justice en panne, une mauvaise redistribution des richesses nationales, l’absence de sécurité, ce qui entrainera dans le pays l’extrémisme violent et une rébellion.

Et  pour ne pas arranger cette situation déjà complexe, nous assisterons à l’intrusion des militaires dans le jeu politique avec le coup d’Etat  de 2012.

Lors d'une manifestation de l'opposition malienne pour dénoncer la mal gouvernance au Mali
Lors d’une manifestation de l’opposition malienne pour dénoncer la mal gouvernance au Mali

En définitive, retenons qu’en cinquante cinq(55) années d’indépendance dont près de vingt cinq(25)  années de pratique démocratique, des efforts remarquables ont été faits par le Mali pour s’approprier de la démocratie.

Toutefois, la jeune démocratie à connu des obstacles majeurs qui ne sont pas de nature à faciliter le processus démocratique.

De nombreux défis restent donc à relever afin de faire du pays un modèle démocratique et cela ne pourrait se faire sans la jeunesse qui constitue l’avenir du pays d’où l’importance et l’urgence de doter cette jeunesse d’outils nécessaires pour prendre la relève.

Mamadou Ben Moussa Coulibaly


Jeunesse en manque de leaders ?

Ces dernières années,  il nous a été donné de voir, lors de différentes crises dans les pays ouest-africains,  l’émergence de leaders qui ont su, de par leur volonté et leur leadership affiché, conduire au changement tant voulu par le peuple.

Ainsi, en Côte d’Ivoire, nous avons vu durant les années de crises deux grands leaders, Guillaume K. Soro (actuel président de l’Assemblée Nationale) mais surtout un certain Blé Goudé Charles (actuellement emprisonné a la CPI). Quoique l’on puisse reprocher a ce dernier,  force est de reconnaître qu’il a su user de son leadership pour motiver et mobiliser autour de lui des centaines de milliers de jeunes pour atteindre un objectif commun. On se rappelle de ces foules immenses de jeunes dans les rues d’Abidjan, atteignant souvent les deux millions de manifestants à l’appel de celui là même qui se faisait appeler le général de la rue, aka Blé Goudé Charles.

Ensuite, au Sénégal,  après une interprétation erronée de la constitution pour se présenter aux élections de 2012, Abdoulaye Wade a eu face à lui une jeunesse motivée, conduite par des leaders tels que les rappeurs Keur Gui, et les journalistes Cheikh Fadel Barro et Aliou Sané. A travers le mouvement de contestation pacifique « Y’en a marre », ils ont mobilisé et incité les Sénégalais à voter, à renouveler le personnel politique, à lutter contre la corruption et à promouvoir le civisme.
Pour ce faire, ils ont lancé une grande campagne pour convaincre les jeunes à s’inscrire sur les listes électorales afin de participer à l’élection présidentielle, organisé des manifestations et sit-ins sur la place de l’Obélisque à Dakar… Leur mobilisation portera ses fruits, et échec sera fait à Mr Wade, qui perdra contre toutes attentes les élections au profit de son ex-dauphin, Macki Sall.

Au Burkina Faso,  face à l’entêtement du  » Môgô Puissant », Blaise Compaore (au pouvoir depuis les années 80 après un coup d’état contre un certain Thomas Sankara) de tripatouiller la constitution et de se représenter aux élections, une jeunesse intègre s’est levée pour dire non.
Organisé au sein du « Balai Citoyen », avec des leaders tels que Smokey, Samsk le Jah, Rasmane zinaba, etc., le mouvement  « Balai Citoyen » a balayé à main nue Mr Compaore & Co. ils ont ainsi ouvert une période de transition qui, nous l’espérons, permettra au peuple burkinabé de s’engager sur de nouvelles bases, avec la prise en compte de leurs aspirations à accéder à plus de démocratie, plus de justice, un partage équitable des richesses du pays…

Enfin, qu’en est-il au Mali, chez nous ?

Si nous pouvons être fier d’un certain Abdoul Karim Camara – dit « Cabral » – des années 80, leader estudiantin emblématique assassiné le  17 Mars 1980, force est de constater qu’il est en réalité difficile aujourd’hui au Mali  de montrer une personne,  un jeune au plan national qui incarne le leader parfait.
Malheureusement, tout le monde s’autoproclame leader pour ne l’être en réalité que du bout des lèvres. Ce ne sont pas les occasions qui ont manqué pour que ces pseudo-leaders se fassent remarquer à travers leur capacité à motiver la jeunesse malienne pour la réalisation, ensemble, d’un but national commun.

Petit rappel :

En 2012, le pays est attaqué, en violation flagrante du serment contenu dans l’hymne national, je cite : « si l’ennemi découvre son front au dedans ou au dehors, debout sur les remparts,  nous sommes résolus de mourir,  pour l’Afrique et pour toi Mali… » . Des enfants de la patrie, censés défendre les frontières contre les agresseurs, ont retourné leurs armes contre l’Etat, faisant ainsi le coup d’Etat le plus « lâche » de l’histoire de l’Afrique, un coup d’Etat à seulement deux mois des élections, favorisant ainsi la chute des régions du nord aux mains d ‘islamistes.  Aucun leader n’a bronché!

Soutenu par une main invisible, un groupe rebelle autoproclame une république fantoche :  aucun leader ne se démarque du lot, on fait des communiqués laconiques et on organise des manifestations de clan par peur de se faire étouffer par d’autres associations.

Les islamistes terrorisent, amputent à Gao, à Tombouctou… Nos pseudo-leaders continuent les communiqués laconiques et manifestations de clan !

On tabasse le président de la transition, un vieillard de 70 ans, nous propulsant du coup à la tête du championnat africain de la connerie, et bis repetita : pseudo-leaders –> communiqués laconiques, manifestations de clan…

Les jeunes de Gao (que j’admire) sont assassinés lors d’une manifestation et de nouveau : pseudo-leaders –> communiqués laconiques…

Et depuis un certain temps, chômage des jeunes,  détournement de fonds publics,  passe-droit, favoritisme,  népotisme, banditisme grandissant… : pas de communiqués ni de manifestations de clan mais nos pseudo-leaders deviennent de plus en plus des Malcom X de Facebook.

-Quand je vois la jeunesse ivoirienne,  je suis sous le charme!
-Quand je vois la jeunesse sénégalaise, je suis en admiration
-Quand je vois la jeunesse burkinabé, je mets chapeau bas et je dis respect
-Quand je vois la jeunesse malienne… (les points de suspension seront remplacés le jour où j’aurai le qualitatif qui sied)

Mamadou Ben Moussa Couliba